Primavera Sound 2013 : lo peor y lo mejor


27/05/2013 /

Alexandre Béguin, Anthony Mansuy et Nico Prat

#15
La programmation très, très dense
Avec une programmation aussi dense, les journalistes présents à Barcelone pour le Primavera Sound doivent choisir entre camaraderie et professionnalisme. Nous avons (en grande partie) choisi la camaraderie. La pression du groupe, quoi. Parmi les concerts que nous aurions voulu voir, que nous avons loupé (avec souvent la fausse bonne excuse « mais ils passent le mois prochain en France ») et qui ne figureront ainsi pas sur la liste : Kurt Vile & The Violators, Animal Collective, Death Grips, Shellac, Deerhunter, Fucked Up, Jessie Ware, The Postal Service, Daniel Johnston, Thee Oh Sees et Nick Cave & The Bad Seeds.
#14
L’ennui complet devant Solange
Elle a un sacré swag, une petite armée de danseuses sur scène, un vrai groupe (avec Dev Hynes), toussa toussa. Et après un concert au Nouveau Casino de Paris le 20 janvier dernier auquel nous n’avons pu assister, c’était notre première confrontation avec petite sœur Beyoncé. Et c’est vite tombé à plat : au vrai, tout le monde n’attendait qu’un seul titre quand les autres ressemblent à des variations en moins bien de ce fameux « Losing You », durant lequel le son de la batterie a malencontreusement disparu (c’est important, la batterie).
#13
James Blake, symphonie pour un bougainvillier
Avec le crooner anglais, c’est tout ou rien. Au sein même de DumDum, les avis sont partagés sur le monsieur, mais le hasard à voulu que seule la frange hardcore des anti-Blake de la rédaction ait fait le déplacement à Primavera. Après moults comparaisons botaniques : pop Jardiland, palmier de Finlande, cactus même pas piquant, nous nous sommes accordés sur le bougainvillier : petit, ornemental, lianescent, il s’incruste partout, même dans les lieux où on ne veut pas de lui.
#12
Les chemises de Django Django
Si le concert n’avait rien de bien méchant, franchement, Django², pourquoi, ô grand Dieu pourquoi arborez-vous ces chemises recouvertes de motifs irréguliers au ruban gaffer ? On dirait les Hives, mais en version Bricorama (vous la voyez venir, la métaphore filée spéciale centre commercial?). Et surtout, pourquoi avez-vous déclaré que vous les mettiez pour « la première fois » ? Barcelone ne vous le pardonnera jamais.
#11
Franck Dubosc et Pedro Almodovar montent un cover band de JAMC
Tant de groupes se sont reformés, et c’est le cas The Jesus & Mary Chain. Sauf que tous ces groupes ne sont pas The Jesus & Mary Chain. Assister au spectacle des frère Reid tranquilles et pro sur scène, l’un devenu sosie de Franck Dubosc et l’autre de Pedro Almodovar, ça fait un petit pincement au cœur. Même si bon, les morceaux déboîtent encore et toujours.
#10
L’ampli taquin de Kevin Shields
Jusqu’ici tout allait bien : Kevin Shields n’avait pas manifesté la moindre émotion (excepté un maigre « hi » en début de set), sans parler de Bilinda Butcher, les hits bruitistes s’étaient enchaînés avec des voix clairement paumées dans le mix. Mais il y a un mais : pendant le réglementaire mur de son de fin de concert, qui a coupé telle la cité berlinoise l’excellent « You Made Me Realize » en deux, l’ampli de Kevin Shields plante. Bilinda Butcher ne réagit pas. L’ingé son se fait pourrir. Le public trouve ça rock & roll.
#9
The Breeders, le jukebox pas canon
Si c’était un poil mou du genou par moments, autant dire qu’on a retrouvé les Breeders avec plaisir. Après, il faut bien admettre que le temps a fait son office et le concept du groupe-jukebox-qui-joue-tout-son-album-culte-dans-l’ordre a franchement du mal à passer.
#8
Damian Abraham avec Dinosaur Jr sur scène
Quand le gros chauve barbu arrive sur scène à 23h30 le jeudi soir, ça beugle dans tous les sens. Comprendre : aussi bien sur la scène que dans le public. Dinosaur Jr et Damian Abraham entament une reprise de « Chunks », chanson du groupe hardcore de Boston, Last Rights. Carrément jouissif.
#7
Le Wu-Tang Clan, les Beatles et la weed
Côté morceaux, le Wu-Tang a rappé sur un sample de « Come Together » des Beatles et a repris le « Liquid Sword » de GZA. Mais surtout, après avoir fumé son joint (sans s’interdire de nous enjoindre à faire de même), apparemment satisfait des performances de sa famille recomposée (mais loin d’être au complet), RZA finira sur un « Peace » déclamé plusieurs fois avec la foule.
#6
The Babies et leurs trois concerts
The Babies, c’est la guitariste des Vivian Girls et le chanteur de Woods qui s’allient dans ce qui ressemble à un petit fantasme de blogueur musique. Sur album comme sur scène, c’est mélodique, frais, tranquille. Si bien que samedi soir, les programmateurs les ont fait jouer… trois fois.
#5
J Mascis sur scène avec Phoenix
Nous n’avons pas trouvé de meilleure vidéo, mais une chose est sûre : on reconnaît bien la guitare de ce bon vieux J Mascis, qui a rejoint Phoenix sur scène pour jouer le single « Entertainment » des versaillais (il avait déjà posté une reprise du morceau quelques semaines après sa sortie).
#4
Titus Andronicus se paie la tête de Pitchfork
Difficile de dire qui, du public ou de Patrick Stickler, à environ 3h du matin le vendredi soir, était le plus dans les vapes. Si bien qu’à la fin (ou au début ?) de chaque morceau, le chanteur de Titus Andronicus a pu envoyer un petit paquet de vannes destinées au site de musique Pitchfork (« Pitchfooooork, sucksssss ») sans que personne ne fasse gaffe. Petit souci à régler ultérieurement : il joue sur la scène brandée par ce même webzine. On te met 9.7 pour ta prestation, Pat.
#3
L’annonce du premier groupe programmé en 2014
Après les concerts exclusifs de Jeff Mangum en solo l’an dernier et l’annonce de la reformation en bonne et due forme de Neutral Milk Hotel, on se doutait que l’histoire d’amour entre Mangum et Primavera allait accoucher de quelque chose d’autre. L’annonce a été faite samedi soir : Neutral Milk Hotel est le premier nom enregistré pour l’édition 2014 du festival. Une bonne raison d’y retourner.
#2
Le peuple anglais, lors du concert de Blur
Nos amis anglais peuvent être de vraies plaies durant les festivals. Ils se déplacent souvent en masse, bravant les mers et les montagnes, lors des festivals à l’étranger. Coup de bol, à Primavera, il n’y a pas de camping. Malgré tout, la marée britonne était bel et bien présente et a mis une sacrée ambiance lors du concert de Blur, programmé le vendredi à 01h30. Une vraie fête, de « Girls & Boys » en ouverture à « Song 2 » en fermeture.
#1
Le showman lo-fi Mac DeMarco (et son bassiste)
Dans des festivals où les groupes jouent mécaniquement devant un public souvent laissé pour compte (Primavera a beau être un sacré festival, on assiste quand même à la grosse fiesta du branding), il y a parfois, l’air de rien, de vrais moments à part. Le canadien Mac DeMarco en a livré un lors de cette édition de Primavera : casquette à l’envers et jean troué, le showman lo-fi ne force rien et le public a fini les bras en l’air, comme s’il était tête d’affiche. On pense notamment au moment où il descend chanter « Still Together » avec un festivalier qui a essayé de monter sur scène et s’est fait attraper par la sécu (voir la vidéo ci-dessous). Petite mention spéciale à son bassiste, un troll rigolo qui a bien fait marrer son monde.

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