26/08/2013 /
La rédaction
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Kery James – Dernier MC (sorti le 13 mai)
Dans la discographie de Kery James, il y a eu des albums moyens sauvés par des titres grandioses (« J’aurai Pu Dire »), beaucoup de productions enthousiasmantes plombées par des morceaux fades, voire conformistes, et, de temps en temps, une concordance parfaite, où l’album contient de bout en bout des morceaux géniaux (Le Combat Continue avec Ideal J et Si C’Etait à Refaire en solo). Pour décrire le sixième album solo du mc d’Orly, Dernier Mc, il faudrait toutefois inventer une nouvelle catégorie : celle de l’album complaisant aux productions boursouflées et aux refrains lourdingues. Seuls les textes, toujours aussi précis et puissants, bien que parfois en décalage avec la jeunesse auxquels ils s’adressent, sauvent ce disque à l’intérêt limité.
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Jacco Gardner – Cabinet of Curiosities (sorti le 8 février)
Dans la droite lignée d’un psychédélisme immatriculé Carnaby Street 1968, le multi-instrumentiste Jacco Gardner chante des comptines hallucinées qui transforment les pupilles en trous noirs. Claviers analogiques façon The Zombies, harmonies cabossées et textes qu’on croirait tombés des pages d’un Lewis Carroll, la musique de ce jeune mage hollandais doit beaucoup à celle de son idole Syd Barrett, sans pour autant en être un simple succédané perdu dans le mauvais espace-temps. Sorti chez l’excellent label Trouble In Mind Records, son premier album Cabinet of Curiosities réunit douze contes musicaux oniriques, comme autant de madeleines de Proust qu’on aurait trempé dans un bain lysergique.
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Grems – Vampire (sorti le 13 mai)
S’il n’est prouvé sociologiquement, ce fait est indéniable : l’être humain se définit surtout contre ce qu’il n’aime pas. Sans doute est-ce pour cela qu’à l’adolescence, celui-ci se rebelle contre les générations précédentes, pestant haut et fort contre les institutions qu’il considère comme réactionnaires, coupées de la vraie vie et du présent. Conséquence : il ne s’intéresse qu’à ce qui lui est proche, luttant contre une culture qu’il considère comme bourgeoise. Cet adolescent, aujourd’hui, si ce n’est déjà fait, pourra aisément se projeter dans les rimes aiguisées, les punchlines bien senties et les beats grisants de Grems, qui, malheureusement – pour le rap français, pour nous, pour les puristes, pour l’industrie –, tire sa révérence avec Vampire, un sixième et dernier album solo ô combien inventif, et mordant !
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Alpine Decline – Night of the Long Knives (sorti le 4 février)
Après quelques disques sortis dans l’anonymat de l’immense Los Angeles, le duo californien formé par Jonathan Zeitlin et Pauline Mu a décidé de s’exiler en Chine, dans le paysage post-apocalyptique des périphéries de Pékin. Une envie de ressourcer leur musique dans d’autres horizons plus gris, et surtout de ne pas s’enfermer dans un confort matériel se transformant bien souvent en confort artistique. Succésseur du superbe 消失/Disappearance, cet asphyxiant Night of the Long Knives produit par le vétéran du rock chinois Yang Hai Song et publié chez les français de Laitdback Records fait preuve d’une radicalité qui force le respect. Entre complainte carbonisée et requiem industriel, Alpine Decline vient de signer le portrait saisissant d’une ville qu’on aurait jamais cru si shoegaze.
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Totalement oubliées lors des classements de fin d’année 2010, les compositions de Oy risquent de gagner (un peu) en visibilité dans les prochains mois. Non pas que Kokokyinaka soit immédiatement clinquant ou qu’il soit calibré pour les stades (loin de là !), mais ses intentions ont le mérite d’être claires : traduction du langage hip-hop dans le tourbillon électrique des musiques du monde, du ragga et de la transe, le deuxième album de la suissesse-ghanéenne, c’est un peu une rencontre entre plusieurs genres et plusieurs continents, un alliage DIY de musique traditionnelle, ludique, psychédélique, voire onirique. Une musique métisse, un mélange des couleurs (comme dirait l’ami Yannick) que Oy sublime d’une écriture habile.