Oui, c’est en tout cas l’ambition. Mais une ambition bien dissimulée dans un studio du XIème arrondissement parisien. Nous sommes accueillis par l’équipe du label Third Side Records, qui partage les lieux avec des créateurs de jeux vidéos, et la Palmtree Family de Tahiti Boy donc. Aux murs, des affiches des Monty Pythons et de Liam Gallagher. Le studio, lui, est flambant neuf, et nous avons la primeur de l’écoute de quelques titres. Et comme notre gars ambitionne de faire un grand disque, commençons d’abord par la fin. Une fin qui se veut épique, grandiloquente, Tahiti Boy cherche son « A Day In The Life », son « When The Levee Breaks » ou son « Something In The Way » : la chanson s’appelle « The Awakened ». Cinq bonnes minutes au compteur, des chœurs à n’en plus finir. On lui demande s’il ne s’agirait pas de son « Rock’n’roll Suicide » à lui ? Il sourit et lâche un timide « oui, peut-être ».
Non, c’est du Tahiti Boy pur sucre. Il y a quatre ans, David et ses acolytes nous avaient prouvé que de grands morceaux de pop anglaise pouvaient naître dans l’esprit d’un petit français. Quelque part entre Sébastien Tellier, Gorillaz et Neil Young (donc, au final, un peu partout) la claque était immédiate. Après une parenthèse enchantée aux côtés de Mr. Oizo pour la BO du film Wrong, retour aux premières amours, avec tout d’abord un EP en attendant ce disque, prévu pour le printemps. David au micro : « Il nous reste quelques voix à enregistrer, et d’autres potes vont passer, on va voir ce qui en sort. J’aime bien qu’il y ait de l’activité en studio, je n’ai pas non plus besoin d’être dans mon monde, je préfère boire des bières avec quelques potes. D’ailleurs, je dois chanter là ».
Non, il se prend surtout pour Mike Oldfield. « Sur ce morceau, j’ai utilisé des Tubular Bells. Tu vois ce que c’est ? ». Si on connaît surtout l’album du même nom, en français, ça se traduit « carillon tubulaire » : c’est une série de cloches en forme de cylindres, ayant des diamètres et des sonorités différents. Tahiti Boy aime essayer des trucs, quitte à ce que ça ne marche pas. Parfois, c’est laborieux. Mais le résultat peut aussi mener vers l’inattendu : « Sur notre EP, il y a une version épurée du morceau ‘Fireman’, sur laquelle nous avons invité une chorale gospel. On a tellement aimé le résultat qu’ils seront sur un autre titre de l’album ». La chanson s’appelle « Your Name », et devrait ouvrir ce deuxième album. Un album sur lequel figureront « Low Life » (allons-y gaiement : déjà l’un des plus beaux titres de 2013) et « The Show », où David se met en retrait pour laisser chanter Antoine, du groupe Jamaïca. Oui, la Palmtree Family est une famille nombreuse et accueillante.