Les quotas, depuis 1994, imposent aux radios de diffuser 40% de chansons d’expression francophone, c’est-à-dire chantées dans la langue de Molière. Sur le papier, une bonne idée du député Michel Pelchat (sans doute plus fan de Céline Dion que des Sex Pistols) et une façon de préserver notre exception culturelle. Dans les faits, une carrière impossible pour un groupe français, si talentueux soit-il, chantant en anglais. Le journal Libération met le doigt sur le problème: “la production de chansons francophones a chuté de 51,4 % en 2014”.
Plusieurs raisons à cela: les labels investissent dans moins d’artistes qu’avant, et misent davantage sur l’international, d’où le choix d’un chant en anglais (pardon d’avance aux américains pour Cats On Trees). Comment, dès lors, continuer ? En passant en boucle les mêmes trucs (sur NRJ, “74,3 % de sa diffusion francophone était limitée à dix titres en 2013”) ou bien… En mettant en avant de nouveaux talents. Ce que personne n’ose réellement faire (Vianney, on ne va pas déconner, n’est plus une découverte, encore moins un talent, nouveau ou non). Une autre solution ? Sortir un tube instrumental (Kavinsky) ou carrément en latin (Audio Video Disco de Justice), deux cas non compatibilisés dans ce système.
Vieux média que certains disent mourant, la radio reste pourtant un outil de découverte privilégié par les parents, là où les jeunes optent pour YouTube (et les trentenaires pour Spotify). Mais pour combien de temps ? Les stars et les carrières naissent désormais sur Internet. Bientôt, elles n’iront même plus voir ailleurs. Mais d’ici là, combien d’albums de Maître Gims ?