Chroniques

Miguel Wildheart

On se lance dans l’écoute du nouvel album de Miguel, le troisième, sans grande conviction. Le mec est dans les parages depuis quelques années (premier album en 2010 après un long conflit avec son label), on connaissait son oeuvre, sans vraiment, jusque là, y avoir décelé un potentiel estival quelconque (ce n’est pas une futilité) et en lui préférant le flamboyant Frank Ocean dans le registre du R’n’B moderne. Mais ce Wildheart, quelques mois après avec les Chemical Brothers, est là pour nous remettre à notre place.

Miguel Jontel Pimentel n’aime rien tant que s’affranchir des codes et des limites. Jamais totalement esclave d’un style, d’un registre, il explose ici dans un joyeux melting pot d’infuences et de sonorités. Les guitares de “a beautiful exit”, d’entrée de jeu, jouent dans la cour des rockeurs sauvages. Le single “Coffee”, langoureux, évolue dans les sphères de la chambre à coucher, “face the sun” invite Lenny Kravitz, et c’est un peu indigeste, sans grande surprise. “Hollywood Dreams”, en revanche, joue la carte de la pop à refrains, tout comme “waves”, tube en puissance, meilleur titre de cet album qui en contient trop (16, là où il y avait de quoi livrer un sommet à dix titres).

Alors on pioche, on se sert au grè des envies, des humeurs. La richesse de ce Wildheart en fait un album un brin porté sur la gonflette, trop riche, trop gros, trop tout par endroits. Mais chacun saura y trouver son bonheur, sa pépite, sa chanson des plages. On souhaite voir “waves” envahir les casques, les clubs, les salles, les radios. Il s’agit là, on le sait, d’un classique qu’on s’échangera sous le manteau si les choses ne se passent pas comme prévu.

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