Chroniques

Guards In Guards We Trust

Sébastien Folin, né le 26 avril à Antananarivo, à Madagascar, est un animateur de télévision, de radio et conteur français, originaire de La Réunion (ouais, je fais de l’intertextualité Wikipédia comme Michel Houellebecq, keskya ?). Il a notamment présenté Vidéo Gag et… Ah, stop, stop. On m’annonce dans l’oreillette (c’est une image hein, je suis actuellement en slip devant mon ordinateur en train d’écouter Guards) qu’il y a une petite méprise sur la personne et qu’il s’agit, dans le cadre de cette chronique, d’un certain Richie Follin, guitariste en forme d’asperge, et non du Barack Obama de la météo. Et comme le « l » de différence vous l’indique, Sébastien Folin et Richie Follin ne sont pas frères (la différence de couleur de peau des deux concernés aurait déjà dû vous mettre la puce à l’oreille).

En parlant de frère, Richie a une soeur. Une soeur connue en plus, adulée par les « indous » (les adeptes de l’indie, Ndlr.) : Madeline Folline, moitié de Cults, duo hype new-yorkais (malgré le « e », pas de blague, ils sont bien frère et soeur). Pas de doutes, les deux se sont abreuvés au même sein spectorien et à la même pop 60’s. On voit la scène d’ici : les deux à l’arrière de la voiture familiale, un écouteur chacun, tombant toujours d’accord sur la chanson suivante. Depuis, Richie a pendant un temps écrit quelques morceaux pour sa frangine et leurs groupes respectifs se sont faits connaître sur la toile, avec un plus gros buzz pour la sista. À partir de là, on peut difficilement s’étonner que Guards sonne comme Cults. En moins passionnant.

In Guards We Trust est un bon album. Il y a rien à redire là-dessus, le groupe connait sa leçon de grammaire sur le bout des doigts et déroule « izi ». Sur la forme, c’est beau, propre, sans rature… Ça se laisse écouter d’une traite mais, et même si pas une seule fois nous vient l’envie de couper le son, pas une fois l’album réussit à nous arracher la moindre seule émotion. Pourtant il y a des chansons très réussies : le slow lancinant « 1 & 1 », les morceaux Raveonettes-like « Giving Out » ou « Your Man », la noirceur en moins, l’académisme trop lisse en plus. À raison, certains jugeront qu’on chipote, qu’on joue les procéduriers relous mais nous n’y pouvons rien : In Guards We Trust nous laisse de marbre. Le refrain pour stade à la Cold War Kids sur « Coming True », avec ses guitares hurlantes et ses chants de baleines qu’on achève, ne nous fera pas changer d’avis. Pareil pour la reverb hantée et les guitares tordues sur « Heard The News » qui, en dépit de ses accents à la Tame Impala, nous chatouille alors qu’on voudrait que le tout nous hérisse les poils, nous prenne aux tripes… mais nada. Le psychédélisme est bien là, mais trop beau pour être vrai, il n’est que pacotille.

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