Chroniques

Empire Of The Sun Ice on the Dune

En 2007, le trophée tant convoité de tube de l’été, celui des jingles des émissions de France 3, fut soulevé par Empire Of The Sun sans trop se forcer. «  », sa mélodie irrésistible, son beat entraînant est un tube simple mais efficace. Une chanson de pop et de poche un peu passe partout, propre à réunir jeunes et vieux sur le dancefloor. L’album qui allait avec, après tout, peu importe : Empire Of The Sun se résume à 3 minutes et 16 secondes de soleil, point barre. « We Are The People », le second single, a bien tenté d’enfoncer le clou, mais comme pour Gnarls Barkley et son « Crazy », il y avait déjà trop d’un titre pour espérer demander plus de temps de cerveau disponible à la populace.

Six années plus tard, et alors qu’on ne pensait pas les retrouver un jour, Nick Littlemore et Luke Steele sont de retour. Le premier, instable, quitta la tournée sans explication et fit mumuse le temps d’un brillant album de remixes d’Elton John (avec son autre duo baptisé Pnau). Le gars semblait jusqu’à présent davantage attiré par les champignons hallucinogènes que par la musique qui va avec. Luke Steele, lui, a maintenu le navire à flot, orchestrant une tournée à rallonge où, chaque soir, il se trémoussait sur scène dans son habit de paon. Et c’est en juillet 2011 que le duo remet le bleu de chauffe, pour un album qui sort, c’est voulu, alors que reviennent les beaux jours.

Premier commentaire à l’écoute de ce Ice On The Dune : tout ici sonne « facile ». Parce que ces synthés, terriblement datés (et ringards, aussi). Parce que tout ici est fait pour séduire ces demoiselles. Parce que l’été, parce que les refrains pupute, et parce que franchement, tout cela ne paraît pas très sérieux. Produit comme du Scissor Sisters, ce deuxième album en a les couleurs et les intentions, mais pas la méthode. Ici, point de surenchère, les deux australiens parviennent à oeuvrer en toute sobriété. Certes, difficile de ne pas voir ici un moyen subtil et efficace de reproduire le succès de « Walking On A Dream ».

Ils sont romantiques par moment (« Awakening »), vaporeux parfois (« I’ll Be Around », qui sonne comme une douce descente de MDMA), et avec Ice On The Dunce, Empire of the Sun n’en oublie néanmoins jamais sa fonction première : divertir. Ici, point de discours, ou alors le plus élémentaire : « baby I love you ». Quand c’est niais mais mignon, quand c’est gras mais bon, quand c’est cheap mais sexy, difficile de bouder son plaisir. « Alive » et surtout « Concert Pitch » sont d’authentiques tubes, de la veine de « We Found Love » ou « Call Me Maybe ». Peu importe le flacon, tant qu’on a l’ivresse, n’est-ce pas ? Ici, l’ivresse a le goût de lèvres pulpeuses ayant un peu abusé du rosé. Un amour d’été, en somme.

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