Babe, c’est un grand gamin. Enfin, les musiciens qui composent cette entité issue de François & The Atlas Mountains… Amaury, Gerard… Tous semblent (et le confirment quand on discute avec eux) prendre un plaisir inouï, diablement communicatif, à rire de la pop, à la malaxer, la faire tourner en bourrique, la triturer. Ce que cet EP, “The Hereaftergo’ers EP” (sérieux, les mecs, vous n’aviez rien de plus simple ?), confirme, c’est que la pop music est pour eux une gigantesque cour de récré, dans laquelle tout, ou presque, semble possible. Que ses codes ont plusieurs décennies, et qu’ils sont donc obsolètes.
Quatre titres, treize minutes et 26 secondes de musique. L’affaire débute sur la chanson qui donne son nom à l’EP, fascinante incantation que l’on jurerait enregistrée au coin du feu, les choeurs en bandouilière. La voix de Gerard fait des cabrioles, s’envole en douceur pour s’évaporer, laissant la place à des percussions nerveuses. “The Warbling”, derrière, est une balade aux allures classiques mais sur laquelle, encore une fois, le groupe prend un malin plaisir à jouer avec les instruments, le studio. “Mickey’s Making Films” (ce titre) suit la même logique. “Kept Up”, pour terminer, laisse davantage de place aux synthétiseurs, et sonne comme un Animal (Collective) sur Casio.
Jolie chose à part dans le paysage, né d’un mélange de différentes cultures (française, anglo-saxonne), Babe défend ici encore, quelques mois après son premier album, une vision foutraque de son Art. Où tout est possible d!s lors qu’on ne porte pas d’oeillères, et qu’on a les oreilles baladeuses.