Stevie Dinner est déjà dans le panthéon des singers-songwriters barrés (et vous n’en savez rien)

J’ai découvert Stevie un peu par hasard, il y a environ un an, au détour d’un clic nocturne et hasardeux. C’est d’abord le groove foutraque et l’aspect rapiécé de son précédent album, , qui m’a séduit. J’ai noué quelques contacts avec lui, ce qui nous a permis de longuement causer musique avec tous les outils numériques envisageables. Et de me rendre compte que ce petit gars d’Atlanta, 24 ans au compteur, est d’une espèce à part : celle des musiciens qui n’en ont rien à foutre quand on leur parle de devenir connus. Il ne m’aura pas fallu longtemps pour le convaincre de mettre à disposition des abonnés de DumDum Records son nouvel album en avant-première. Ce nom file la blague tendance gastronomique déjà contenue dans Mystery Flavor. Mais ça s’arrête là, et au final, il n’y a rien d’ironique ou de comique dans Ready to Dine. Cette collection de douze chansons est pas loin de décrocher la timbale du meilleur truc que nous avons entendu, collectivement, depuis un sacré bon moment.

La musique de Stevie Dinner a ce petit arrière-goût de déjà-culte : pour être honnête, il y a neuf chances sur dix pour que le garçon ne connaisse jamais le moindre succès. Et pourtant, si vous avez le même genre d’oreilles que nous, il est à peu près certain que le bonhomme se fera instantanément une place dans votre panthéon des singer-songwriters barrés. La comparaison la plus évidente, et la plus contemporaine, le rapprocherait de Mac DeMarco : même timbre vintage, même guitares paresseuses, même appétence pour le storytelling. Seulement, il y a quelque chose en plus chez ce gars d’Atlanta qui répond au patronyme de Josh Hugues dans le civil. Quelque chose de cassé, doublé d’une versatilité dans la mélodie et dans la production qu’un certain Ariel Pink ne renierait pas. Quelque chose qui transforme de – déjà – jolies chansons en de poignantes déclarations sur ce que c’est que d’être un jeune gars d’une vingtaine d’années un peu paumé. Bref, on vous laisse avec trois extraits de l’album. Pour écouter le reste, comme vous le savez (peut-être) déjà, une seule chose à faire : vous abonner à DumDum Records.

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