En deux mots : Au départ, en 2008, les types s’imaginent faire du « hip-hop psychédélique » ou un truc du genre qui ne signifie pas grand chose (peut-être pour faire la nique à Myspace qui impose une classification trop rigide aux groupes inscrits). Quand on écoute leur premier EP, Tape One, lâché en 2011, il n’y a pas de doute sur l’essence rap du projet : les zozos ont du flow et des mots, affûtés dans tous les open-mic pourraves que peut compter Édimbourg. La provenance est atypique mais au fond, ces trois hipstouzes relax n’auraient peut-être jamais sonné ainsi s’ils zonaient à Brooklyn. Young Fathers revendique sans complexe l’étiquette pop, confirmée par leur signature en septembre chez Anticon, label californien qui sort notamment WHY ?, et que l’on sait très exigeant lorsqu’il s’agit d’expérimentations. Quand on tend une oreille à leurs refrains déflagrants, leurs beats lourds, à leurs mélodies catchy et cross-over mâtinées de reggae, d’électronique, de trip-hop, on valide sans sourciller. Surtout que le tout est rehaussé d’une imagerie DIY et tribale pas dégueu’, avec des clips faits à la main dans une cave où les mecs de WU LYF font griller des saucisses pendant que Will.I.Am des Black Eyed Peas se fait torturer et violer.
Pour les fans de : Why ?, Death Grips, De la soul, WU LYF.