Thomas VDB rêve-t-il d’être le troisième Daft Punk ?

Non, on le connaît déjà. Thomas VDB, de son vrai nom Thomas Vandenberghe, n’est pas un débutant. On l’a lu dans la presse musicale, entendu à la radio (entre autres sur France Inter l’été dernier, dans une émission à son image avec de la musique pas vraiment sur le créneau de la station), et même « Vu à la TV ». Il y a deux ans, déjà au Théâtre du Point Virgule, il jouait « Presque Célèbre ». Thomas VDB est un mec en rock et en roll (titre d’un autre de ses spectacles), dans le genre pilier de bistrot. D’ailleurs, il l’est. Quoi qu’il fasse, le mec parle aux mélomanes, de celui qu’il est, et de tous ces gens autour qui ne le sont pas. Des petites caricatures de la vie de tous les jours d’un mec qui dépense trop d’argent dans les vinyles et les festivals. Forcément, ça nous parle.

Oui, il en fait un fond de commerce. Quand les lumières du Point Virgule s’éteignent, il apparaît dans la pénombre… pour chanter d’une voix nasillarde un « Da Funk » qui semble durer une éternité. Il porte un casque de moto, un blouson en cuir de tous les jours. Bref, il est un peu ridicule. Et le devient encore plus quand il enchaîne avec « Robot Rock ». Pour ensuite nous annoncer qu’il arrête l’humour, histoire de se lancer dans la french touch. Mais pas avant de nous raconter une ultime blague de Toto sur la mélodie de « Digital Love ». Oui, c’est con, tellement que ça en devient drôle. On a ensuite droit à des vannes sur le nom Daft Punk, pas vraiment libre de droit, et l’anonymat de ses membres (qu’il s’imagine dans la salle ce soir-là). VDB a fait du duo parisien un fond de commerce, mais qu’on aime Daft Punk (et c’est son cas) ou non, le groupe est suffisamment ancré dans l’imaginaire commun pour que ça nous parle.

Non, il ne se contente pas de chanter du Daft Punk. Au final, chanter Daft Punk n’est qu’un prétexte. Très vite, le casque tombe, et Thomas part ailleurs. On croise dans son spectacle une ex (« six ans d’amour fou, quatre pour elle »), Michel Sardou, et des fans qui n’en sont pas. Le tout entre l’absurde et le sincère, le gras et le subtil. Mais assis sur ce petit banc, on oublie vite la promesse initiale : certes, on a le droit à du Daft, mais tout avant tout aux refléxions d’un mec tout à fait normal, qui ressemble à Rob Fleming, le héros de High Fidelity. Thomas mélange vécu et musique, dans un délire de fan carrément brillant.

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