Aveyron : Le 4P & Zaz – Bienvenue en Aveyron 2
Ce qui s’y dit : « Chez nous ça traîne pas dans les caves / A chercher à faire de l’or / Ca squatte avec du pain / Dans les grottes de Roqu’fort » ou « Notre cartel est au roqu’fort ce que Medellin est à la coke vieux » et enfin « J’aime la saucisse avec de l’aligot / J’te défonce ton frigo / Moi j’aime les boîtes de pâté au roqu’fort / Le 12 est d’accord ». Ambiance gastronomie.
Ce qu’on y voit : Des pique-niques, des marmites sur le feu, du fromage, de la charcuterie, bref, de la bouffe. Et surtout, Zaz avec un masque en peau de cochon. Priceless.
Impact touristique : Positif. Si en Aveyron on n’a pas de pétrole, on a de la bonne bouffe. Alors au moment de promouvoir leur petit coin de paradis, le 4P et Zaz ne s’y trompent pas. Ambiance délicieusement ploucsta, drôle sans forcer le trait, on tient là sans aucune discussion possible le seul « bon » morceau de Zaz. Sa sauce aligotée à elle.
Paris : TTC – Paris
Ce qui s’y dit : « Gratte-ciel, casinos, bordels, cabarets / Pour dépenser ton cash, Paris est l’endroit parfait ». On leur dit pour Vegas ?
Ce qu’on y voit : Rien, pas de clip officiel. Dommage, vu le potentiel monumental de personal branling du titre (« Paris est une ville de marque / Comme les vêtements dans lesquels j’ai mis du cash », ce genre de choses)
Impact touristique : Terrible. Si Paris n’a pas vraiment besoin d’appâter le touriste, il vaut mieux que les parisiens évitent de jeter une oreille sur ce morceau. Intro digne du pire de la makina, lyrics ridicules et atrocement superficiels : la pire pub possible pour la capitale. Venant du groupe auteur du superbe « » sur leur amour pour Tokyo, on s’en étonne. Venant du groupe coupable de « », par contre…
Toulouse : Bigflo & Oli – Fier d’être toulousain
Ce qui s’y dit : « Ici on s’en fout / Que tu sois blanc / Ou noir / Asiatique / Bleu blanc rouge ou harki » ou « Une ville à part / Cassoulet Halal / A Arnaud-Bernard / Dans les bars / Tout le monde / Joue au tiercé » ou encore « Toulouse occitane / Toulouse bénévole / Nous c’est pas la capitale / Mais on a le Capitole ». Intégration réussie, bon-vivre, et culturel. On y va ?
Ce qu’on y voit : des tags en l’honneur de la ville rose, la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse, deux pitchounes, lesdits Bigflo et Oli, bien avant qu’ils deviennent de véritables espoirs du hip-hop hexagonal. Et Claude Nougaro, of course.
Impact touristique : Positif. Les deux gamins, s’ils manquent clairement encore d’expérience à ce moment-là, proposent un morceau cohérent. Si le name dropping des quartiers peut agacer, et malgré quelques ratages dans l’écriture, ils dressent un bien bel éloge de Toulouse la multi-culturelle, la martyre (AZF), la sportive, l’ensoleillée. Rien de nouveau, mais simplement un travail bien fait. Le seul morceau authentiquement sérieux et réussi.
Sochaux : KLX – La crinière du lion
Ce qui s’y dit : « Sochalien lève tes deux mains en l’air / Montre leur ç’qu’on sait faire / Qu’on est fier de nos terres / Les railleurs fais les taire / Ici y’a pas d’paysans / Que des prolétaires »
Ce qu’on y voit : Des supporters, des supporters, et encore des supporters. Vous l’aurez compris, plus encore que Sochaux, c’est de son club de foot que KLX (qui se planque sous la visière de sa casquette tel un Sefyu du pauvre) fait l’éloge.
Impact touristique : Nul. D’une part, personne n’a jamais eu l’idée d’aller à Sochaux pour y faire du tourisme, hormis peut-être un investisseur curieux des usines PSA. Mais au moins, aussi mauvais que soit le morceau, KLX a le bon goût d’avoir les pieds sur terre et sa fierté se ressent, quitte à en faire des tonnes sur des broutilles. Et puis, c’est toujours mieux que l’.
Lyon : La Razzia – In the place to be
Ce qui s’y dit : « Fonky beat / Fonky fresh / La Westcoast lyonnaise en plein effet ». Lyon, la Westcoast ? On a mal à nos cours d’histoire-géo.
Ce qu’on y voit : Des limousines immatriculées 01. Un Hummer jaune. Des « mannequins » plus mauvaises actrices que la pire des pornstars. Des effets spéciaux estampillés XXe siècle. Bref, une véritable boucherie.
Impact touristique : Terrible. Si à l’exception de la Fête des Lumières, Lyon n’est pas une ville touristique à proprement parler, ce clip mal léché aux plans un peu cliché ne va pas aider la capitale des Gaules. Quant à la musique, elle aide à comprendre pourquoi Lyon n’a jamais pesé dans le rap game hexagonal : on parle là quand même d’un des rares groupes de la ville à avoir réussi à se faire connaître. Intra-muros.