Ouais, leur reprise de « » est merveilleuse. Je n’ai pas envie de me faire larder virtuellement par un petit nerveux pété à la fluoxétine donc je n’irai pas jusqu’à dire que la reprise de la bande à Jean Felzine surclasse l’originale de Lescop. Mais Jésus Marie Laforêt Joseph ! Qu’elle est belle. Aussi belle « qu’une balle perdue qui marche dans les rues » ? Tout à fait, tant la filiation entre Mustang, sur l’ensemble de leur œuvre, et Taxi Girl paraît évidente. En même temps, quand on se revendique d’Elvis Presley, on n’a d’autre choix que de sublimer les chansons que l’on reprend. Bien sûr, les deux versions ne sont pas si différentes, mais celle de Mustang, plus lancinante, avec une section rythmique plus discrète et une voix toute en reverbation, a ce petit quelque chose de répétitif et d’entêtant.
Non, leur EP de reprises n’est pas ce qu’ils ont fait de mieux. Le 1er octobre sortait Mustang reprend qui comprend six reprises dont « Chez les yéyés » de Serge Gainsbourg, « La nuit je mens » d’Alain Bashung, « Je me suis fait tout petit » de Georges Brassens ou encore « J’aime regarder les filles » de Patrick Coutin. Les deux premières sont plutôt réussies mais le reste n’apporte pas grand chose au schmilblick. À choisir, on préférera toujours A71 (2009), leur premier album, sur lequel figure « C’est fini », une presque-reprise de « Donkey Rhubarb » d’Aphex Twin. Ou quand ils poussent le délire à son paroxysme en s’attaquant au « » de Booba, avec bien plus de groove que Benjamin Biolay (fan numéro 1 du MC du 9.2).
Peut-être, tout dépend de la cote Argus de la bagnole. À la reprise d’un véhicule, entrent en compte le nombre de kilomètres au compteur, l’état du bolide, l’année de mise en service mais aussi la rareté du modèle. Autant dire qu’entre une Ford Mustang Bullitt à la Steve McQueen et une Ford Mustang GT, il y a un monde. Pour ce qui est de la Mustang made in Clermont, elle a réussi notre contrôle technique avec succès : bichonnée et briquée, elle brille comme les cheveux gominés de Jean Falzine ; et, bien que mise en circuit en 2007, elle a le charme vintage des tires des 60’s. En cinq mots : Mustang, ça tient la route.