En deux mots : Yo, regardez le début de « », clip de Big L daté de 1995. Maintenant, jetez un coup d’œil aux premières secondes de « » de Joey Bada$$… Éveil engourdi, plan sur des radios-alarmes qui à trente minutes près affichent la même heure, sélection ritualisée des fringues pour la journée, etc. Ici, pas de hasard mais un hommage appuyé à feu le rappeur d’Harlem, décédé en 1999… Année qui est également le nom de la mixtape de Joey, tout droit sorti de Brooklyn. Retour vers 1999 donc, ultime année d’une décennie considérée comme l’âge d’or du hip-hop, une époque Benny (B), aux États-Unis comme en France (le milieu des 90’s particulièrement, avec Première consultation de Doc Gynéco, Paris sous les bombes d’NTM, L’École du micro d’argent d’IAM). Un côté MC Marty McFly que le môme Joey Bada$$, 17 piges au compteur, met à profit dans une ode au futur aux antipodes du shuffle Black trash d’Odd Future, bien arc-boutée contre l’envie de faire passer le message et surtout des références solides. Car s’il s’en bat les yecou des mathématiques et des fonctions trigonométriques, Joey Bada$$ a bien révisé ses classiques old school. Sur « 1999 », il lâche son flow fougueux sur des beats qui crépitent, chipés entre autres à MF Doom (« ») ou Madlib, tout en cuivre et piano jazzy. Old Future quoi.
Pour les fans de : Nas, Jay-Z, MF Doom, Wu-Tang, Public Enemy, de East Coast, et pour tous ceux allergiques au Syrup qui auraient kiffé avoir des copains noirs au collège et former un clan à la cool comme Pro Era, celui de Joey.