X Priest X est le nom un peu étrange du tout premier projet musical de Madeline Priest et David Kazyk, deux floridiens biberonnés à la pop des années 80. « Je pense être plus influencée par la musique de mes parents que par celle de ma génération », nous révèle Madeline. « Je pense que les artistes femmes ont eu une grande importance dans mes choix de vie, et notamment Madonna dont le titre « The Immaculate Collection » me rend hyper nostalgique. Je l’écoutais tout le temps avec ma mère quand j’avais cinq ans. C’est en partie cette chanson qui m’a donné envie de chanter, si bien que j’ai l’impression d’avoir fait ça toute ma vie. Jusqu’au moment où j’ai pu concrétiser tout ça avec David ».
Dès les deux premiers titres (« Samurai » et « Isn’t It So ») de leur premier EP, Samurai, le duo signé sur le label suédois Emotion jette des ponts entre la pop et les mélodies synthétiques, entre une production clinquante et des refrains qui vous collent aux baskets, pour un résultat qu’ils décrivent comme de la « synthy dream ». Sur disque, ça donne le résumé d’une discothèque épatante : de Chairlift à Ladytron, en passant par Purity Ring ou Grimes. Priest explique la genèse de leur bébé : « Lorsque nous avons commencé à jouer ensemble, c’était vraiment quelque chose de très imprévu, très occasionnel. On a évolué ensemble en tentant d’accumuler les démos et les concerts. « Samurai » a été la première démo que nous avons vraiment aimé et sur laquelle on s’est dit, ‘c’est bon, on tiens notre son, allons-y !’»
Pourtant, malgré cette quête de flamboyance, elle se dit étonnée de l’intérêt médiatique provoqué par leurs morceaux : « Le succès ne nous fait pas peur, mais, en toute honnêteté, je ne m’attendais à avoir des retours positifs de la part des médias, qu’ils soient américains ou européens. C’est un peu dingue toutes ces réactions positives. Ça fait beaucoup de bien et ça encourage pour la suite ». La suite, justement, c’est un premier album prévu en juin. Priest, qui se dit influencée aussi bien par Queen que par Hayley Williams (Paramore), et qui définit une bonne chanson pop comme « catchy mais pas triviale », trouve en effet dans les compositions oniriques de David Kazyk le contrepoint parfait à son chant à la fois glacial et torride. Une cohésion dont témoigne très fort « Sophie K », tube en puissance à la « Oblivion » dont l’intelligence et la subtilité sidèrent un peu plus à chaque passage. Rares sont les tubes, après tout, qui ne se contentent pas d’une satisfaction immédiate.