Mythes et théories du complot : les grands délires de la pop


26/12/2013 /

François Bonnet

#
Jay Z est un illuminati
Depuis le début de sa carrière, Jay-Z n’a de cesse de prouver qu’il est l’un des plus dignes représentants d’une célèbre société secrète : les Illuminati. Notamment lorsqu’il joint ses deux mains pour former un triangle, Jay-Z impose un symbole parfaitement identifiable. Celui de la « pyramide surmontée d’un œil illuminé » : représentation Illuminati la plus répandue. Symbole que l’on retrouve également sur les billets de banque américains. Le titre « Otis », qui apparaît sur l’album qu’il a réalisé avec son copain Kanye West, lui aussi Illuminati à en croire certains, renverrait à l’expression « Only the The Illuminati Succeed ». Son mariage avec Beyoncé, prêtresse Illuminati (évidemment), serait également la preuve d’une association consciente. À eux deux, ils contrôleraient ainsi une grande partie de l’industrie musicale. Dans le but d’étendre la bonne parole Illuminati, bien évidemment.
#
Brian Jones a été assassiné
Ce qui au départ ne semblait être qu’un « simple » accident domestique s’est vite transformé en théorie du complot autour de l’assassinat d’un des membres fondateurs des Stones. La thèse officielle veut que le blondinet Brian soit mort noyé dans la piscine de sa maison d’Hartfield, dans l’est du Sussex, le 3 juillet 1969 à l’âge de 27 ans. Bien que bon nageur, mais surtout connu pour être un très gros consommateur de LSD, et autres barbituriques, le mutli-instrumentiste n’a pas résisté au mélange qu’il s’est envoyé avant de faire trempette. Viré du groupe un mois auparavant pour absentéisme notoire, Brian aurait en fait été assassiné par Frank Thorogood, entrepreneur dans le BTP, qui retapait la maison du jeune homme à l’époque. C’est Frank Thorogood lui-même qui aurait avoué, avant sa mort (en 1993), son crime à un roadie des Stones, proche de Jones. Certaines rumeurs iront même jusqu’à accuser Mick Jagger et Keith Richards d’avoir commandité le meurtre.
#
Paul McCartney est mort en 1966
C’est l’une des histoires les plus folles qui entourent les Fab Four. Paul McCartney serait mort à l’été 1966. À la suite d’une violente dispute entre John, George et lui, il se serait crashé avec son Aston Martin. Il aurait alors été remplacé par un sosie du nom de William Campbell. C’est le journaliste américain Russ Gibb, de WKNR-FM (radio de Détroit), qui va installer le doute avec la sortie d’Abbey Road en 1969. Il voit en la pochette du dernier album enregistré par les Beatles, comme une révélation sur la disparition de Sir McCartney. Russ est formel : Paul est mort et a été remplacé. Les tenues de chacun, la cigarette que tient le “sosie“, une plaque d’immatriculation (LMW 28 I = Living McCartney Would be 28 If)… Tout porte à croire que « Paul Is Dead ». Bon nombre de chansons indiqueraient aussi que le bonhomme nous aurait quitté cette année-là, comme la piste de voix de « Revolution 9 », qui, passée à l’envers, évoquerait le fameux « Turn me on, dead man ».
#
Les White Stripes sont frère et sœur
L’idée vient du duo lui-même. Quand le groupe se crée à Détroit en 1997, Meg et Jack White décident de se présenter comme étant frère et sœur. En réalité, ils sont ex maris et femmes. « White » étant le nom de famille de Megan. C’est un journal local qui révèlera la supercherie en 2002, en publiant l’acte de mariage du couple White. Jack expliquera quelques années plus tard qu’il tenait vraiment à ce l’un et l’autre soient vus comme une fratrie, et non comme un couple. Parce que selon lui, frères et sœurs faisant de la musique ensemble apparaît comme quelque chose de bien plus sérieux qu’une simple histoire de fesse (sur laquelle le public se serait focalisé).
#
Elvis Presley est toujours en vie
Entre des fans désemparés, incapables d’accepter la mort du King, qui le voient à tous les coins de rues et un programme de protection des témoins du FBI, les théories quant à la deuxième vie d’Elvis Presley sont nombreuses. C’est d’abord Joe Esposito, tour manager d’Elvis, qui va semer le trouble sur l’affaire, en revenant sur ses déclarations lors de la découverte du corps à Graceland. De là, toute une série de preuves vont mettre en lumière une possible retraite anticipée du King. La plus plausible : Presley aurait reçu des menaces de mort des suites de son rapprochement avec le Bureau des Narcotiques et des Drogues Dangereuses. La plus farfelue : Elvis voulait se retirer de l’industrie musicale et vivrait actuellement sur une île déserte en compagnie de Lennon, Hendrix et consorts. Mickael Jackson, l’autre King, les aurait rejoint récemment.
#
Les drogues auditives marchent vraiment
Les drogues auditives, quésaco ? Ce sont des sons (battements binauraux) qui, à une certaine fréquence, permettraient d’activer des types d’hormones bien précis dans le cerveau humain. Celles-ci seraient destinées à provoquer différentes sensations, voire hallucinations. Le principe étant de reproduire des réactions similaires provoquées par des substances chimiques tels que le LSD, l’héroïne, la cocaïne… En cherchant bien, Youtube offre un large choix de sons propices à une bonne défonce 2.0. Mais que ceux sur qui cette chose a déjà eu un effet quelconque (même secondaire) se manifestent.
#
Le gangsta rap a été inventé pour remplir les prisons
Il suffit de taper les mots-clés « rap » et « prison » sous Google pour que les liens afférents pleuvent. À partir de là, comment ne pas dissocier l’un de l’autre ? Certains esprits bien renseignés affirment que le gangsta rap a été inventé dans le but d’engendrer des générations de délinquants, prompts à remplir les prisons, dans le seul but d’enrichir le business carcéral. C’est le blog américain, Hip Hop Is Read, qui paraît confirmer l’information, en étant l’un des premiers à publier un mail anonyme, en avril 2012, expliquant qu’une rencontre secrète aurait eu lieu en 1991 entre les professionnels de la musique et ce qu’il semble être des acteurs de l’industrie carcérale. Le but étant de laisser l’idéologie « gangsta » s’étendre, afin de laisser le potentiel criminel des fans de rap music s’exprimer. Dj Kool Herc, Afrika Bambaataa et Tupac n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
#
Courtney Love a fait assassiner Kurt Cobain
Le 8 avril prochain, attendez-vous à une pluie d’articles sur les 20 ans de la mort de Kurt Cobain, retrouvé sans vie dans sa villa de Seattle en 1994. Le fusil et la lettre d’adieu, dans laquelle il a expliqué : « Mieux vaut brûler franchement, que s’éteindre à petit feu », retrouvés à ses côtés confirmeront la thèse du suicide. Oui mais voilà, Kurt ne se serait pas suicidé. C’est sa femme, Courtney Love, qui l’aurait fait assassiner. C’est ce que pense Tom Grant, détective privé engagé par Courtney pour enquêter sur la disparition de son mari. La lettre d’adieu (écrite de sa main ?) laissée par Kurt ne serait qu’une lettre de rupture, corroborant avec la procédure de divorce (excluant de fait Miss Love d’un éventuel héritage) enclenchée par Kurt. Le manque d’empruntes digitales, l’acte de décès, l’utilisation frauduleuse de la carte de crédit de Kurt, le taux d’héroïne dans son sang… Une somme de preuves si accablantes qu’elles n’ont jamais permis la réouverture du dossier.
#
Morrissey a prédit la mort de Lady Diana
C’est à l’âge de 19 ans que Steven Morrissey rencontre pour la première fois le guitariste Johnny Marr, avec qui il va fonder The Smiths. Dix-neuf ans plus tard, jour pour jour (le 31 août exactement), la princesse d’Angleterre, Lady Diana, meurt dans un accident de voiture. Dans le titre éponyme du troisième album des Smiths, « The Queen is Dead », Morrissey mentionne un « souterrain ». Sur la face A du vinyle, le 13ème mot de la première chanson (« The Queen is Dead ») est « arches ». Le 13ème mot de la première chanson de la face B (« Bigmouth Strikes Again ») est « smash ». Inutile de vous rappeler que le véhicule dans lequel se trouvait Diana au moment de l’accident s’est écrasé contre le 13ème pilier du tunnel de l’Alma à Paris. C’est limpide, non ?
#
Robert Johnson a vendu son âme au diable
Avant d’être l’un des musiciens les plus influents dans l’histoire de la musique rock, Robert Johnson (1911-1938) n’est, à ses débuts, qu’un modeste blues man. Sa rencontre avec le célèbre « Son House », lui aussi guitariste et chanteur blues, va pourtant transformer la courte carrière du jeune homme (Robert est le premier membre du « club des musiciens célèbres morts à 27 ans »). C’est en 1931 que Johnson fait la connaissance de « Son House ». Celui-ci explique alors à Robert que son jeu est plutôt médiocre et qu’il serait préférable pour lui de se concentrer plutôt sur l’harmonica. Piqué au vif, Robert va travailler sans relâche. À tel point que deux ans plus tard, Johnson retrouve le vieux « Son House » et lui fait état de ses progrès. « Son House » avouera se sentir dépassé, invoquant d’obscurs procédés pour parvenir à un aussi bon niveau. La légende est née.

Scroll to Top