Mine de rien, Marc Cerrone est l’un des plus gros vendeurs français de tous les temps. Même s’ils demeurent à vérifier, les chiffres donnent le tournis : 30 millions de disques écoulés, selon le principal intéressé. À désormais plus de soixante ans, ce pionnier de la disco au brushing argenté et impeccable a depuis son âge d’or dans les années 70 et 80 été samplé par les Beastie Boys, Run-DMC et Bob Sinclar. Trente-huit ans après le succès international de son hit « », Cerrone voit son catalogue réédité et prépare un nouveau live. L’occasion de faire un peu le point, avec le retour de hype de Nile Rodgers et le succès international de Random Access Memories des Daft Punk. Un point en forme de blind-test, avec quelques souvenirs, un peu de mauvaise foi et quelques déclarations étranges sur le rap.
Daft Punk – Get Lucky
C’est le plus beau des éloges. Et c’est fantastique, ce qui se passe pour Niles (sic) Rodgers. Il est l’un de mes meilleurs potes et vous savez, quelques mois avant Daft Punk, il a failli mourir. Huit jours avant un concert ensemble au festival de jazz de Montreux, on m’appelle pour dire que c’est annulé, que Niles est en train de mourir d’un cancer. Finalement, il réussit à venir, le concert est top, il est soigné, et moins d’un an après arrive ce tube sur lequel il est prépondérant ! Quelle histoire !
The Kongas – Kongas Fun
Ça me vieillit un peu de réécouter ça ! J’ai tout appris avec The Kongas. J’ai toujours gardé le concept de The Kongas d’avoir deux percussionnistes. Norbert, l’un des deux, joue d’ailleurs toujours avec moi. Si je fais le calcul, ça fait quarante-deux ans qu’on joue ensemble ! The Kongas c’est les racines. C’est mon amour pour l’afro que j’ai découvert notamment par Santana, dont j’étais archi-fan. Celui de l’époque Woodstock quand j’avais environ douze ans, et que je suis allé voir en concert. Par la suite, j’ai eu l’immense chance d’avoir certains de ses musiciens pour m’accompagner. Si un jeune mec aujourd’hui disséquait un peu d’où vient la musique qu’il écoute, ça vient pas mal de The Kongas ! La base rytmique avec cette caisse « poum poum » bien devant dans le mix, c’est The Kongas ! C’est moi qui tapait ce rythme régulier avec le pied pour accompagner mes percussionnistes quand ils partaient dans un solo, pour qu’ils puissent se lâcher totalement. À chaque fois que je mettais ce pied en avant, je voyais le public qui faisait « wow ! ». Sans prétention aucune hein, j’en suis assez fier.
Neutral Milk Hotel – Holland, 1945
Trop bruyant. Pourtant, je suis assez bon public. Mais je n’écouterai pas cet album. Et c’est insupportable quelqu’un qui chante mal. Je ne demande pas de la technique forcément, mais un chanteur qui ne chante pas en place, ça me fait chier. Quelqu’un qui ne chante pas juste, ça me fait chier. Ça veut dire qu’il ne sent pas le truc.
Moodoïd – Heavy Metal Be Bop 2
C’est bien ça. L’intro, ça me rappelle Zoo, un groupe jazz français des 70’s, ou même du Magma. Ensuite, c’est un peu variété. Mais j’ai du mal à être sensible au français chanté. Ça ne me dresse pas le poil, à part peut-être récemment Stromae et Christine & The Queens. Avant, la pop de Martin Circus et Telephone, c’était plutôt réussi. Par contre les Daft, Justice, The Shoes, j’adore, et c’est reconnu dans le monde entier.