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Chroniques

Jamie XX In Colour
Label : Young Turks
Date de sortie : 01/06/2015
Note
8 /10

A l'écoute

Loud PlacesJamie XX5:05
03/06/2015 / Maxime Delcourt

A tous ceux qui ont un jour frissonné à l’écoute de xx ou de Coexist, les deux albums de minimalisme cristallin du trio The xx, la nouvelle d’un premier effort de Jamie xx a dû faire l’effet d’un choc. Avec le temps, en effet, celui qui se fait appeler Jamie Smith dans le civil s’est imposé comme un sorcier du son, multipliant les collaborations (Gil Scott-Heron, Drake, Alicia Keys…), les remixes (Adele, Florence & The Machine, Radiohead) et les projets – l’Anglais dit travailler actuellement sur le nouvel album de The xx, sur son projet aux côtés de John Talabot, Koreless et Four Tet, et sur la musique d’un ballet chorégraphié par Wayne McGregor dans le cadre du prochain Festival International de Manchester en juillet.

Mais Jamie xx ne souhaitait pas seulement donner une banale suite aux efforts de son groupe. Avec In Colour, il voulait se réinventer, explorer différents univers et les dans un disque presque entièrement instrumental. Sur trois titres, on retrouve en effet ses anciens acolytes (l’up-tempo « SeeSaw » et « Loud Places » avec Romy, le mélancolique « Stranger In A Room avec Oliver Sim), tandis que Young Thug et Popcaan viennent dynamiter un « I Know There’s Gonna Be Good Times » qui surprend par sa construction sonore, ses chœurs gospels et ses rythmes dancehall.

Tout aussi infidèles à ses précédentes productions - aucune guitare n’est ici détectée -, les huit autres morceaux de l’album étalent également un large spectre d’influences et de goûts. On entend le producteur manier les musiques électroniques dans une pure tradition minimaliste (« Gosh », « Sleep Sound »), dérouler des mélodies comme chipées à un tube tropicaliste des années 90 (l’haletant « Obvs »), emprunter ses beats au hip-hop le plus sensuel (« Girl »), flirter avec les codes des musiques de films (le très beau « The Rest Is Noise » et sa progression rythmique, taillé pour s’inviter sur grand écran). Bref, on s’y perd, et on s’y plaît. A l’image des arrangements de « Hold Tight » qui, même après des centaines d’écoutes en quelques jours, demeurent une source de plaisir renversants.

En à peine quarante minutes, Jamie xx, c’est indéniable, impose son style, sa façon unique de composer, qu’on reconnaît immédiatement. « Les meilleures musiques pour danser sont celles qui sont tristes, et sur lesquelles les gens se déhanchent quand même », aime-t-il à répéter comme un mantra. Ce In Colour en est la parfaite et incroyable démonstration.

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Jamie XX chronique in colour the xx
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