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California Dreamin': La pop rêvée de Pénélope Bagieu

Nous sommes au début du siècle. Peu de moyens mais quantité de revendications donnent naissance à une musique, celle du peuple. Une musique un temps sans nom, qui se transmettra de père en fils, de professionnel en amateur...
31/08/2015 / Nico Prat

... La folk est née. Elle mourra, pour mieux renaître dans les années 50, dans un mouvement de revival entamé notamment par Pete Seeger et les Weavers. L’Amérique est prête. L’Amérique a beaucoup de choses à raconter, la guerre du Vietnam vit ses premières heures (sanglantes), la ségrégation raciale tiendra bon jusqu’en 1964, un an après le meurtre de JFK. Les périodes troubles, de grands changements, donnent toujours naissance aux plus belles révolutions artistiques.

 


Les sixties. Elles représentent aujourd’hui l’émancipation, la folie, l’Amour. Et les guitares. Ces quelques années, disparues avec Brian Jones et Sharon Tate, hébergent Bob Dylan, qui soigne son hommage à son idole Woody Guthrie avant de voler de ses propres ailes, et de se faire huer pour “trahison” en passant à la guitare électrique lors d’un concert à Newport en 1965. Oui, la folk est acoustique, la folk est Passion. La folk est Famille aussi, celle de Fred Neil, compositeur du tube de 1966 Everybody’s Talkin’ (et qui connaîtra un succès encore plus grand en 69 grâce à la version de Harry Nilsson), qui sera le guide artistique et spirituel, au début des sixties, de Dino Valente, Karen Dalton, Tim Hardin, Richie Havens, Judy Henske, ou encore Vince Martin, au sein du bouillonnant Greenwich Village.


Puis, la folk devient autre chose. Elle devient pop. Et le public de se ruer aux concerts de Peter, Paul & Mary, de Simon & Garfunkel, de Phil Ochs. Et à ceux d’Ellen Naomi Cohen et de son groupe, The Mamas & The Papas.



 

De l’autre côté de l’Atlantique, le blues et la folk exercent leur pouvoir de fascination sur une poignée de futurs génies chevelus. Ils s’appellent les Stones, les Hollies, les Kinks. Ils s’appellent surtout les Beatles. Quatre garçons dans le vent qui vont réussir l’exploit, en cette année 1964, de conquérir les Etats-Unis, de rabattre les cartes en leur faveur. C’est la Beatlemania, qui règnera sans réel partage, mais devra tout de même faire face à une Amérique bien décidée à ne pas se laisser voler son jouet. Après la sortie de Rubber Soul en décembre 65, Brian Wilson imagine, l’année d’après, Pet Sounds pour ses Beach Boys, avant de lâcher la rampe le 1er juin 1967, à la première écouter de Sgt. Pepper, et de ne jamais réellement se relever. Angleterre 2 - Californie 1.


Au fil des années, la folk ne s’éteindra jamais vraiment, mais se fera moins populaire, ringardisée par les mastodontes du rock. Mais on le sait, les grands refrains sont éternels, et tous sont ici réunis dans une histoire bien plus grande qu’une simple chanson.

 

Sortie le 17 septembre aux éditions Gallimard

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